Jacques Servier est mort sans être guéri
le 17 avril 2014 à 10h37
Jacques Servier n’est pas mort guéri. À peine son décès était-il connu, hier au soir, que la vindicte populaire et médiatique se déchaînait pour vilipender celui qu’on est allé jusqu’à qualifier « d’escroc », regrettant que le procès du Mediator se déroule sans lui et n’ait pu aboutir à sa condamnation. L’affaire Mediator trouvera son épilogue et la raison judiciaire identifiera probablement, un jour ou l’autre, des culpabilités. Mais le nom de Jacques Servier, né à Vatan (36) le 9 février 1922 et dont la formidable aventure industrielle a commencé à Orléans il y a tout juste soixante ans, sera à jamais entaché d’infamie, la mémoire collective ne retenant de cette affaire de santé publique, dans un tragique argumentum ad hominem, que le nom d’un présumé coupable. On osera tout de même se souvenir de ce que le pharmacien orléanais aura construit en soixante ans, les 21 000 collaborateurs, les 3 000 chercheurs, la formidable contribution de l’entreprise à la richesse nationale et au commerce extérieur (35 % de l’excédent de la balance commerciale française dans le secteur du médicament), sans oublier les millions de patients qui auront été ou seront soulagés par un médicament des laboratoires Servier. Une trace que même le Mediator n’effacera pas.
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