La logistique de crise d'Alstef
le 19 mai 2020 à 15h55
C’est au cœur de la période de confinement imposée par le gouvernement que Pierre Marol, président d’Alstef et aussi président de la CCI Centre-Val de Loire, a accueilli la bonne nouvelle : la coopérative agricole française Stanor, installée à Moissac (Tarn-et-Garonne), a confirmé sa commande de quatre transstockeurs à double rayonnage : plus de 16 000 caisses de pommes y seront stockées en 2021 dans des conditions de température et d’hygrométrie régulées.
Ce contrat de plusieurs millions d’euros tombe à point nommé au moment où tant de chefs d’entreprises s’inquiètent pour la survie de leur activité.« On travaille sur des projets où la phase d’études techniques se déroule sur plusieurs mois, plus d’une année parfois. Le temps de maturation est donc long. On récolte les fruits de plus de six mois de travail. On attendait fébrilement la confirmation et on a été soulagé de l’avoir », explique le patron d’Alstef qui redoute que certains contrats sur le point d’être signés soient ajournés, voire tout bonnement annulés.« Notre activité logistique est orientée vers des clients industriels de l’agroalimentaire, de la grande distribution, des prestataires logistiques et certains nous ont déjà informés qu’ils allaient reporter leurs investissements. Dans ce contexte, toutes les mesures du gouvernement prises en faveur des entreprises sont les bienvenues », poursuit Pierre Marol.
La confirmation de Stanor a apporté une embellie plutôt salutaire à l’heure où l’activité aéroportuaire d’Alstef, qui représente plus de la moitié de son CA, est clouée sur les tarmacs des quelque 30 aéroports mondiaux pour lesquels l’entreprise travaille.« Le trafic aérien est pratiquement réduit à zéro, les aéroports sont fermés ou fonctionnent à 5 % de leurs capacités. Sur un certain nombre d’entre eux, nous avons des équipes de maintenance dédiées et nos clients nous ont demandé de réduire notre présence sur site », s’inquiète Pierre Marol. Une cinquantaine de salariés sont actuellement en chômage partiel.« Le trafic national va reprendre à partir de début juin, du moins j’espère, mais pour le volet international, tout dépend des décisions politiques des uns et des autres. Les plus optimistes espèrent qu’il redémarrera en septembre mais nous n’avons aucune visibilité aujourd’hui », regrette-t-il.
Heureusement, les projets d’équipement des aéroports en système de tri de bagages ne sont pas remis en cause, même si des « étalements ou des redéfinitions de planning ont été nécessaires ». Le futur s’annonce sombre pour cette activité, les aéroports risquant de faire un tri drastique dans leurs priorités d’investissements.« En 2019, nous avions établi un record avec 125 M€ de CA. On s’apprêtait à enchaîner sur une nouvelle année record en 2020. On peut oublier l’idée du record, je crois », se résigne Pierre Marol, bien conscient que dans le contexte économique et sanitaire actuel, son entreprise a la chance de pouvoir compter sur son activité logistique pour amorcer un redécollage, même prudent.
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