Covid-19 : Toutenkamion veut éviter la sortie de route
le 25 mai 2020 à 16h02
Stéphane Girerd, le patron du carrossier industriel Toutenkamion, qui compte trois sites en France dont celui, historique, de Ladon (45), dresse un constat amer, mêlé d’incompréhension. Alors qu’il s’est battu comme un beau diable pour maintenir l’activité de ses équipes au cœur du cyclone Covid-19, en« adaptant les horaires et en repensant au jour le jour les organisations de travail », les constructeurs de poids lourds sont à l’arrêt depuis deux mois. Aucune nouvelle et aucun signe de relance.
Du coup, c’est la grande interrogation pour l’avenir immédiat d’au moins deux des trois sites du groupe : « Nous avons des commandes à honorer mais sans les châssis des camions, on ne peut rien faire ! Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas de visibilité sur les approvisionnements. On nous parle de délais de cinq mois. C’est ce qui nous inquiète le plus pour les deux sites de carrosserie du Loiret et de l’Ain », poursuit Stéphane Girerd, dont la société (24 M€ de CA en 2019 pour 240 salariés) fabrique, conçoit et transforme les poids lourds pour des utilisations très variées. « Nous risquons d’être obligés de fermer les usines pendant deux à trois mois. Pour les shelters – les modules techniques embarqués sur les camions, NDLR –, on n’a besoin de personne et on va réorganiser la production du site de Rennes. Dans le Loiret, on peut encore jongler un peu sur différentes typologies de produits. Par contre, le gros impact, c’est dans l’Ain, puisqu’on ne travaille que sur les cabines de camions porteurs », développe Stéphane Girerd qui se dit« très étonné »par la paralysie des constructeurs en France alors que dans d’autres pays, dont l’Allemagne, l’activité a rapidement repris ou ne s’est jamais totalement arrêtée.
Autre sujet d’inquiétude, le marché de la Défense – postes de commandement, plateforme radar, transports intelligents, hôpitaux mobiles – qui représente entre 30 et 40 % du CA de Toutenkamion. « Je crains qu’il y ait beaucoup de casse et que les budgets s’écroulent car les priorités seront sans doute ailleurs, anticipe Stéphane Girerd. Nous ne sommes pas non plus très optimistes sur les marchés de l’événementiel, du sport, de l’animation »… ou du cinéma mobile, une autre niche sur laquelle se positionne Toutenkamion (ci-dessus en Écosse). Et si l'entreprise a répondu à des appels d’offre pour aménager des camions en laboratoires mobiles Covid-19, la pénurie de châssis constitue de nouveau un obstacle majeur. « Il faudrait que l’on soit hyper-réactifs, mais on a besoin de châssis pour poser le laboratoire dessus ; on est à nouveau complètement dépendants des constructeurs », conclut, désabusé, le patron de Toutenkamion Group.
Un autre carrossier industriel, la Tôlerie industrielle de Brezolles (TIB), installée dans la commune éponyme d’Eure-et-Loir, a trouvé le moyen de s’affranchir de ces problèmes d’approvisionnement. Elle vient d’être présélectionnée dans le cadre d’un appel d’offres régional (Stop Covid) pour la conception et la fabrication d’une unité mobile (CAR LAB) qui permettra de réaliser des campagnes de vaccination au plus près des populations : « Nous nous sommes rapprochés pour ce projet du tourangeau Jussieu Secours, une unité de Keolis Santé, nous indique Philippe Sandrin, président de TIB (13 M€ de CA). Cela va nous permettre de transformer des matériels roulants existants, jusqu’alors exploités par Keolis ». Selon Philippe Sandrin, chaque CAR LAB pourrait générer 400 000 € de CA. Et si d’aventure le projet était retenu, l’unité mobile régionale de vaccination pourrait bien planter son aiguille un peu partout sur le territoire national.
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