Quand le bâtiment se désole, l’économie flageole
le 15 février 2024 à 11h43
Le
30 janvier, lors de la cérémonie des vœux du président de la fédération
française du bâtiment du Loiret Erwan Croixmarie, le directeur du service
économique de la fédération nationale a donné une seule bonne nouvelle pour les
onze mois à venir : l’inflation devrait légèrement reculer, avec un
objectif à 2,5 % contre 4,9 % pour 2023. Pour le reste, l’année 2024 promet
d’être des plus moroses pour le bâtiment, qui anticipe un recul de 5,5 % de
l’activité en volume avec une chute de 14,6 % pour la construction neuve. Car
la baisse attendue de l’inflation n’aura pas une répercussion symétrique sur
les taux d’intérêt, la croissance devrait ralentir et le taux de chômage
progresser.
Cliente essentielle de l’industrie du bâtiment, la construction neuve ne
remontera pas la pente de sitôt. « Nous avons des chiffres du logement
que nous n’avons pas vu depuis trente ans », s’alarme Erwan
Croixmarie. Et après les 287 000 mises en chantier en 2023, niveau qui
n’avait pas été aussi bas depuis les années quatre-vingt-dix, on prévoit encore
pire pour 2024, avec seulement 250 000 mises en chantier, ce qui
ramènerait la production française de logements aux années de l’immédiate
après-guerre.
Que faire ? Gabriel Attal a eu beau promettre durant son discours de
politique générale « un choc d’offre » pour « déverrouiller »
le logement, les professionnels pointent du doigt la responsabilité des
pouvoirs publics. La disparition du Pinel, le resserrement du périmètre du prêt
à taux zéro (PTZ) et la complexité accrue de MaPrimeRénov’ posent des problèmes
insolubles aux promoteurs, aux investisseurs ou simplement aux particuliers,
primo-accédants en tête. Les représentants du monde professionnel demandent à
l’État de réviser sa position, en prolongeant le dispositif Pinel, en
généralisant le PTZ jusqu’à 40 % du coût de l’opération et en créant, dès le 1er janvier 2025, un statut de bailleur privé qui permette d’amortir fiscalement le
coût d’acquisition d’un immeuble locatif. Sauf réaction, les entreprises du
bâtiment perdront 90 000 emplois cette année, avec une explosion des
défaillances d’entreprises : entre le dernier trimestre 2023 et le dernier
trimestre 2019, on a observé une hausse de plus de 30 % de la sinistralité dans
le secteur. Il faudra effectivement un choc d’offre d’ampleur pour éviter la
catastrophe.
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