Le rocher de Sisyphe
le 30 avril 2025 à 15h41
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À coups de dizaine de milliards d’euros, les
pouvoirs publics remontent inlassablement le caillou de la réindustrialisation
sur les pentes de la mondialisation. Depuis la crise Covid, la facture est
lourde, aussi lourde que le rocher que poussait Sisyphe : 100 Md€ pour le
plan de relance, 54 Md€ pour France 2030 et quelques milliards supplémentaires
injectés dans l’industrie nationale.
Mais inlassablement encore, le caillou redévale la montagne, rendant les efforts
aussi vains que dispendieux. Après plusieurs faillites et fermetures récentes d’usines régionales (Eurostyle, Eurocast et Impériales Wheels à
Châteauroux, TI Automotive à Amboise…), c’est au tour de l’un des plus beaux
fleurons de l’industrie du Val de Loire d’être menacé.
Si STMicroelectronics promettait, hier encore, d’investir un milliard ou un
milliard et demi d’euros sur son site de Tours-Nord (cf. La Lettre Valloire
de juillet 2022), il pourrait voir se réduire comme peau de chagrin l’effectif
d’un site qui emploie actuellement quelque 1 400 personnes. On apprend de
source syndicale que le groupe a l’intention de supprimer un millier de
postes en France d’ici à 2027 : la CGT estime que les usines de Tours et
de Crolles, près de Grenoble, paieront le prix fort. Moins du quart
de l’effectif mondial de STMicroelectronics est localisé en France (11 500
salariés sur 50 000), mais plus du tiers des suppressions de postes
concernent les sites français (1 000 sur 2 800).
Pourquoi ce tropisme hexagonal ? Probablement en partie à cause d’une
gouvernance franco-italienne compliquée (Bpifrance et le ministère italien de
l’Économie et des Finances se partagent égalitairement 27,5 % du capital), où
les Transalpins semblent sur le point de damer le pion à leurs associés
français, mais surtout à des coûts de production qui avantagent les low-costs
et notamment Singapour, où seront fabriquées prochainement les plaquettes de
150 mm en SiC jusque-là usinées à Tours. Compétitivité, le maître-mot dans une
économie mondialisée qui n’a que faire des milliards d’argent public dépensés
pour remonter la pente. Gardons à l’esprit que Sisyphe était le fils d’Éole, le
dieu du vent.
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